Le village de La Cassière

LA CASSIERE, un lac … un village !

Jusqu'en 1791, le territoire de l'actuelle commune d'Aydat comprenait trois paroisses: Saint-Julien, Saint Barthélémy et Montredon. Cette dernière paroisse regroupait les villages du Mas, Ponteix, les Rouillas, Le Lot  et La Cassière.

L'origine de La Cassière se perd dans la nuit des temps. Certains disent qu'il y aurait eu un domaine ancien aux Pouzats (communal du village situé près du deuxième boviduc). Vers 1800, selon les cartes Cassini,  un grand axe routier partant de Clermont passait par La Cassière pour rejoindre Besse via Fontclairant et Saint Julien. L'ancien village de La Cassière se situait probablement sur les côtes du plateau de la Serre à 500 m environ de la fontaine du village actuel, comme l'atteste le cadastre d'avant-guerre au lieu-dit "Ville Vieille".  A cet endroit, l'eau nécessaire à la vie des paysans coule à flot et les parcelles sont très petites, ce qui serait l'héritage d'une occupation du lieu. Le village s’installa plus tard au bout du lac à proximité d’une source avec son four, son lavoir et son abreuvoir. Puis l'on creusa sur le versant nord un puits pour alimenter l'actuel abreuvoir.

L’année 1883 apparaît sur le fronton d’une maison des plus anciennes du village.

Les terres de La Cassière, avant guerre, étaient des terres à moutons. Il faut s’imaginer les alentours du lac sans arbre.

 

ci-dessus photo du début du 20ème siècle et ci-dessous de 2010

Après guerre, les sapins et autres feuillus (frênes) ont poussé et modelé le paysage qui est le notre actuellement.

Au début du 20ème siècle, les habitants exploitaient les ressources piscicoles du lac. Antoine Prugne relève dans ses mémoires qu'il venait deux fois par semaine avec son propriétaire pêcher entre les piquets délimitant l'emplacement où il avait droit de pêche. Les contrats de "loue" (les ouvriers agricoles se louaient pour l'année) spécifiaient qu'il ne fallait pas plus de quatre repas avec du poisson par semaine.

Le lac, au siècle dernier appelé étang, était décrit comme un endroit ténébreux et comparé à la « mare au diable ».

Cette étendue d’eau est apparue il y a environ 8000 ans, quand une coulée de lave provenant des Puys de La Vache et de Lassolas a barré l’écoulement de la rivière Veyre. Comme le lac d’Aydat et l’étang de Montlosier, le lac de La Cassière est donc un lac de barrage volcanique. Cette coulée de lave constitue de nos jours les « cheires ». Il collecte les eaux de pluie de ses bassins versants et participe ensuite à l’alimentation de la nappe phréatique contenue dans les coulées de lave. Il connaît des fluctuations de son niveau comme en 1787, première date connue, 1921 et 1948 où il resta deux années à sec. Les paysans ont pu y faire les foins. Le dernier phénomène de cette nature se déroula en 1992 et 1993, mais l’assèchement ne fut pas complet. Chaque semaine, de nouveaux rochers apparaissaient à la surface, ce qui fit dire que les rochers poussaient dans le lac.

Malgré des études réalisées, aucune explication sérieuse ne put être vérifiée pour trouver les raisons de ce phénomène. La plus plausible reste les fluctuations de la nappe phréatique.

 

 

Le lac de La Cassière est maintenant un haut lieu de la pêche de loisir, avec ses carpes (des spécimens jusqu’à 15 kilos), ses brochets en nombre, ses silures (le 26 août 1990, prise d’un silure de 1 m 75 pour 55 kilos) et sans oublier ses gardons et truites farios.

 

 

Il est aussi le lieu de reproduction du crapaud commun qui descend du plateau de la Serre tous les printemps (de mars à avril). Depuis quelques années, pour éviter l'hécatombe sur la route, les crapauds sont recueillis par les enfants des écoles de la commune relayés par une association de protection des amphibiens (Hyla63) pour assurer le passage des obstacles et parvenir au lac.

 

En 1940, le village était composé uniquement des familles Audebert, Boucheix, Brousse, Gouny et Vaury avec 30 habitants. Les enfants sont allés jusqu’en 1970-1971 à l’école de Fontfreyde, puis ont fréquenté les écoles d’Aydat.

Le village a vu sa population augmenter avec les premières constructions de maisons après les années 60 pour atteindre actuellement 260 habitants. La Cassière est actuellement le deuxième village le plus peuplé de la commune après Rouillas-Bas.

 

De tout ce passé, il nous reste quelques symboles que nous devons préserver : les cabanes de berger en pierres sèches, la fontaine gelée où les habitants se procuraient la glace une bonne partie de l’année et enfin le four, rénové en 1934 et qui nous permet de nous rassembler, comme autrefois pour faire cuire, et surtout pour faire connaissance.

 

Merci à Michel pour toutes ces informations.